Anne Guillotel tire ses sujets du moule même où se forme la couleur. Voici un oiseau, voici un paysage, voici une figure humaine et, là, les alvéoles d’une structure sombre qui flirte avec l’abstraction.
Ces éléments naissent tour à tour d’un geste fluide, proche de l’écriture automatique, pour s’inscrire sur les aplats immatériels du fond sans paraître y adhérer ni interagir entre eux : ils cohabitent sur différents plans, semble-t-il, comme dans des mondes parallèles, et l’effet de superposition donne à l’œuvre, par endroits, la profondeur d’une dimension temporelle. Anne Guillotel nous entraine ainsi le long d’une ligne noire, au cœur d’une matière métaphysique, pleine de réminiscences. Méfiez-vous de ce fil d’Ariane à rebours ; il hypnotise, il ramène à l’intérieur de soi, il a le don d’égarer.