Le matérialisme triomphant du XXe siècle — déjà décadent au XXIe — a vu glorifier la surface, la forme, l’habillage cosmétique de toute chose jusqu’à l’aveuglement et à l’exclusion des pensées complexes. Dans le même temps, et sans doute pour la même raison, il est des courants discrets qui se nourrissent d’histoires, de récits de littératures, de mythologie et de science ; qui privilégie la vie de l’esprit à l’image et la matière.
Les œuvres réunies sous ce titre portent en commun le mystère de l’interprétation. Pourquoi se jouer des apparences et transformer ce que l’on voit, sinon pour parler de ce que l’on ne voit pas ? Il est particulièrement difficile de montrer ce qui n'est pas visible. Et pourtant, il semble que ce soit le sujet même de la peinture.
Picturalement les propositions que nous avançons convoquent l’émotion, le souvenir, l’amour, la filiation, le paysage, l’activité psychédélique et métaphysique. Une certaine nostalgie baigne l’esprit insulaire de ces paysages. Est-ce à dire qu’« esprit » ne se conjugue qu’au singulier ? Le sens eut été tout différent au pluriel. Et pourtant, les qualités que médite cette solitude ressemblent précisément à celles qui permettent la vie des communautés.
Le titre de l'exposition est emprunté à Hannah Arendt.
"La vie de l'esprit" constitue le testament philosophique d'Hannah Arendt, achevé quelques jours avant sa mort, en décembre 1975. Hannah Arendt revient sur la distinction entre sensible et suprasensible, cette antique notion que tout ce qui n’est pas donné aux sens — ce qui n’est pas simplement au- delà de la perception sensible mais au-dessus du monde des sens — a plus de réalité, plus de vérité et plus de sens que ce qui apparait.
L'exposition de l'Approche à Bruxelles réunit les artistes :
Leslie Amine / Stéphan Balleux / Anne Guillotel / Miguel Marajo / Kevens Prevaris Brann Renaud / Max Wise